Sur la tombe du migrant inconnu….

« Personne ne connaît son nom. Il est mort dans la forêt après avoir traversé la frontière. Alors ces Polonais ont décidé de lui offrir un enterrement digne…
« Ils tentaient de fuir l’enfer, ils voulaient une vie meilleure, un meilleur pays, mais quelque chose de terrible leur est arrivé à la frontière polonaise. On fait tout ce qu’on peut pour leur donner un enterrement digne. » Pour la deuxième fois en deux jours, un migrant a été retrouvé mort après avoir réussi à traverser la frontière polonaise. Il a été enterré ici, à Bohoniki, un village tatar où la communauté musulmane veut montrer sa solidarité envers les migrants. « Des funérailles, c’est toujours terrible, surtout lorsque la famille du décédé ne peut pas y prendre part parce que l’on ne connaît pas l’identité de cette personne », déplore l’imam Ali Aleksander Bazarewicz. »
France Info
Sur la tombe du migrant inconnu….
C’est con de mourir pour rien.
Et de n’être rien
Une trace dans le sol.
Il était un passager
Sur terre.
Il est maintenant sous-terre.
Mais ce n’est encore qu’une mort anecdotique.
Le monde est construit de ces anecdotes…
Qui ne méritent même pas un arrêt
Une pensée.
Comme disait Prévert
« Tuez-vous un peu, il faut bien que tout le monde vive ».
Aller, au suivant !
Tu n’as pas de nom.
Tu n’as pas de pays.
Ceux qui t’ont enterré t’ont donné une histoire.
Une religion.
On ne sait qu’une chose :
Tu voulais vivre.
Quelle connerie !
Quelle prétention !
Tu as demandé la permission à qui ?
Non, tu ne comptes pas.
Numéro 2 d’une longue liste
Infinie, et commencée depuis si longtemps.
Ta tombe n’est pas un monument.
Tu n’es pas un héros.
Tu n’es rien…
Rien, tu entends, rien.
Tu t’en fous.
Tu n’entends rien, plus rien.
Même la pluie qui frappe ta terre,
Même les craquements du froid…
Ne t’atteignent pas.
C’est fini.
La souffrance,
La douleur, les larmes peut-être.
L’espoir, surement.
C’est fini.
La bosse sur le chemin va s’aplatir.
On va enterrer le suivant.
Puis le suivant…
Puis…
Et il ne restera rien, absolument rien.
Il n’y aura pas de flamme à rallumer.
Ni en Pologne, ni en France, ni ailleurs.
On ne s’arrête pas sur une anecdote.