Santé Mentale : Connard ! Monsieur Connard !

La rubrique des chroniques qui piquent XXVII
En psychiatrie l’insulte est parfois un signe de souffrance.
Lionel Belarbi
Connard ! Monsieur Connard !
En alternance, elle m’insulte ou elle me remplit d’éloges. Un coup je suis con, un coup je suis le meilleur, le plus gentil, ou alors, selon son humeur et sa souffrance, je suis un connard doublé d’un abruti. Mais je ne suis pas le seul à essuyer les tirs de madame la comtesse, c’est toute une communauté qui reçoit parfois des salopards, des vous êtes fous, une bonne vieille bande de salopards organisés (rare), mais encore, maison de fous, je suis malheureuse, et c’est cette dernière pique, malgré elle, qui me fait tant souffrir.
Madame la comtesse est malheureuse ! Je le sens bien, elle souffre parfois terriblement, comme nous tous. Ce n’est cependant pas une raison pour ne pas riposter un bon je ne suis pas un connard, mais un monsieur connard, ou bien, ça suffit ! Beaucoup de camarades la titillent également avec des réponses vulgaires, ou répondent par une pique de mauvais gout. Je ne le tolère absolument pas, répandre les insultes par une contrattaque à madame la comtesse, c’est se rabaisser devant elle, d’une part, et la frustrer davantage d’autre part. À quoi bon la faire souffrir encore plus avec des flèches empoisonnées ?
Souffrez-vous de ses insultes de la part de cette comtesse ? Si la réponse est oui, alors offrez-lui un café et si elle résiste allez voir un ange. Mais ne répondez jamais par la violence, au grand jamais ! Bande de petits lutins ! Ce soir, elle s’est énervée, car personne n’a voulu l’aider pour regagner notre château. Je lui ai donc servi une bonne moussaka et un bon pâté de foie, et ça l’a calmé pendant des heures. En effet, elle demande beaucoup d’attention, car elle souffre comme nous tous et je l’aime. Mais je ne l’ai cependant pas aidé pour regagner notre château. Je suis un connard avec ses limites…
