Poésie – Prose : Monologue par Stanislas Dejoie

Monologue
Ça c’est une thérapie ? Ça c’est une aide ? Revoyez vos méthodes !
Votre race à rien ne sait marier son sang, même au temps des luttes, à ceux abonnés à des ivresses trop fières !
Trop d’aventure et trop de risques ! Et pas assez… de quoi ? Un sang lourd et bleu des affaires ? Le sang blême des moqueurs innocents qu’on verraient bien viser le sol et s’abaisser lentement. Quand furieux — dérangés ! — on arpente les rues dans une quête mystérieuse, qu’on crache sur vous les icônes honteuses où crève — dans le songe ! — un petit tas railleur de biens honnêtes gens,
Que ruisselle-t-il du monceau ?
De quel genre est l’accueil ?!
Cette chair jamais atteinte, cette tête toujours paisible, ne la trempez-vous pas dans notre essence viciée dès qu’il le faut ?
« Un cocktail pour danser… buvons, mais raffiné ! »
Et ça gueule ! ça vomi la rage si précieuse ! Le gâchis. Cent fois distillée à grands coups de blessure. Alors un shit douteux, des spiritueux abruptes… On rature la recette, on compte les ingrédients. On s’en fait l’exégète sans payer les factures.

On a vu les promenades, les jardins, âmes calmes, où conversant, aimables, par de jolis matins, vous priiez en vous-même que « pitié ! » — par mégarde —, votre veine s’apparente à des coteaux divins ! Vos envies d’aujourd’hui, sagement parfumées de la foi vertueuse, de la poussière des livres : nous chérissons ces airs comme des vieux souvenirs.
Me voilà ivre de colère, maintenant, là, ça sort de tous mes orifices. Fin bourré, la démarche fuyante… Quel secours proposez-vous ?
Quand une âme à laquelle l’infusion dans l’eau d’un corps brûlant a fait perdre délicatesse, bienveillance et capacité d’amour, qui conserve le sachet ?
J’achète la mélisse qui mollit ! je vend le venin qui rudoie !
Sans l’esquive vigilante propre aux crabes du dessus. Je n’ai pas d’autre commerce.
Il y a beaucoup à boire, ça déchire la tête comme il se doit ici. Les clochards attendent eux aussi de pied ferme, c’est certain ; les ivrognes, les boiteux, la liste est sans fin…
Dès lors qu’on comprend que ceux dont vous méprisez l’attitude sont schizophrènes, bipolaires — démons hyperactifs ou borderlines saignants —, on en vient à faire, dans un vœu, des trottoirs des maisons, des foyers des prisons.
Stanislas Dejoie de NosBlouses.org
Ce sont des maux corrosifs avec une belle plume, j’aime beaucoup ce texte !
Bienvenue sur le journal abrasif !
Merci ! Tout comme tu es le bienvenu sur mon site ! Corrosif et un peu vindicatif, donc à remettre dans son contexte : écrit en famille d’accueil, alors en proie à des addictions médicamenteuses ultra-douloureuses, diagnostic reçu sans qu’on lui donne une suite sur le terrain de la psychothérapie adaptée aux borderlines, envie d’en finir et abreuvé de lectures conseillant de se faire soigner à raison d’une ou deux séances à 50€ p
par semaine pendant dix ans.
Merci pour la confiance et l’ouverture d’esprit.
Je rejoins Lionel ça parle, ça griffe, c’est vivant !
Bienvenue !
Merci Diane !