La truelle et la gamelle ou les chantiers d’ouvriers
Une vie de chantier
Tous les matins, il part pour un grand combat, celui de construire notre logis.
Il est Africain, Arabe ou Portugais, rarement blanc.
• Électricien !
• Qu’est-ce qu’il se passe maçon ?
• T’as foutu tes prises électriques de merde et ça ne marche pas ! C’est du travail de bougnoule !
• J’t’emmerde portugais !

L’humour gras, tout corps de bâtiment, ils forment un balai de travailleurs d’élite.
Ces artistes sont garants de l’érection de nos tours d’habitation.
Le repos du guerrier et sa gamelle remplie de mets cuisinés la veille.
Un rituel quotidien, du lundi au vendredi, quand sonnent les douze coups de midi.
Il fait chauffer son repas de prince via un système de « chauffe gamelle » rudimentaire, créée de toute pièce par son camarade l’électricien, et où il ne faut jamais mettre la main dedans.
• Mets ta main dedans mon gamin ! Tu vas voir, c’est le pied !
• Putain le con ! Il l’a fait !
Je me suis bien marré avec mon premier métier d’apprenti électricien. J’avais 14 ans. Esprit rebelle, j’en ai cassé des balais devant ses cons de chefs de chantier portugais.
J’ai tiré plus de câbles électriques que de femmes dans ma vie.
Le tirage de câble et le balayage des gravats sont la base de l’arpette.